Scientisme

Au vingtième siècle, la montée croissante de la science est inéluctable. La société moderne dépend énormément des techniques et inventions scientifiques, beaucoup de personnes croient alors que la science peut tout expliquer, tout régler. Cette nouvelle religion est appelée le scientisme.

Toutes les religions amènent à ses pratiquants des réponses sur le monde qui les entoure. Le scientisme fait de même à quelques différences près. C’est le concept selon lequel la science est le seul véritable savoir et que le monde devrait être gouverné par les scientifiques. Il n’apporte pas de solutions à toutes les interrogations comme le fait la plupart des religions mais promet de le faire et ces réponses seront certainement bien plus justes que celles des religions, du moins pour les nombreux qui pratiquent cette croyance aveugle pour la science. En effet, les adeptes du scientisme croient en tout ce qui provient de la science, même s’ils ne peuvent pas expliquer la plupart des idées scientifiques. Bien des personnes sont conscientes de n’avoir foi qu’en la science, ils le disent ouvertement ou le pensent. D’autres croient que la science règlera leurs problèmes mais ne se disent pas adeptes de celle-ci. Les deux groupes de gens sont des scientistes car ils suivent la science sans la connaître réellement.

Dans la plupart des domaines scientifiques on connaît très peu de choses par rapport aux autres domaines. Le travail est souvent si pointu qu’on ne connaît pas même le résultat. Séparément, chaque domaine croit souvent à l’amélioration des autres domaines ce qui amène une croyance aveugle au succès de l’ensemble des recherches et à la diversité de celles-ci. Les scientifiques sont en grande partie scientistes parce qu’ils ont une foi aveugle aux résultats de leur recherche et à l’ensemble des recherches même s’ils n’en sont pas toujours conscients. Ils pensent souvent que celles-ci amènent aux humains une meilleure connaissance du monde et qu’elles sont pour le bénéfice de l’humanité. Comme la grande majorité de la population qui est, par cette croyance, scientiste.

C’est une première erreur, de nos jours, la science est dirigée par ceux qui la financent. Ces derniers ne veulent pas faire avancer la connaissance objective humaine mais posséder une technologie qui leur est utile. Que ce soit pour construire une voiture plus performante, fabriquer un médicament plus puissant ou une arme de destruction massive, la quasi-totalité des recherches doivent donner des résultats qui seront utiles à l’investisseur et non à l’humanité. Une recherche ou un développement peut être rentable s’il permet d’augmenter les profits ou doit avoir une autre utilité qui revient souvent à l’argent. Un nouveau fusil dont les têtes sont en uranium pourrait, par exemple, permettre à une armée d’envahir plus facilement un pays, la plupart du temps dans le but de prendre les ressources de ce pays et donc, de s’enrichir. Un nouveau médicament pourrait aussi avoir comme effet de tuer plus rapidement une population malade mais cette situation aurait un avantage car elle permet à l’entreprise d’augmenter ses profits sans être accusée de commettre l’acte odieux sous prétexte de l’avancée de la science. Plus une entreprise ou un pays est riche plus il cherche à s’enrichir et donc financera des recherches qui lui rapporteront davantage. Malheureusement, la rentabilité et l’humanité se lient très mal, très peu d’avancées scientifiques sont dirigées pour régler des problèmes mondiaux importants, tels que la pollution ou le sida. À quel investisseur cela rapporte d’avoir une planète où l’on ne s’intoxique pas en respirant ? Un vaccin contre le sida serait bien moins rentable que la série de médicaments que chaque personne atteinte du VIH doit prendre pour survivre quelques années de plus. Tout cela pour montrer que la science n’est pas axée sur le bien de l’humanité. Les scientifiques effectuent souvent des recherches sans connaître les intentions réelles des investisseurs et croire alors que la science est neutre ou qu’elle évolue d’elle-même revient à fermer ses yeux au monde.

Les personnes qui dirigent la science ont un immense pouvoir puisqu’une bonne partie de la population croit aveuglément à celle-ci. Une personne au pouvoir dans un pays peut amener une population entière à accepter la fabrication de plusieurs centrales nucléaires, simplement en disant qu’il s’agit d’une source d’énergie formidable. Les scientifiques sont ravis puisqu’ils sont certains d’avoir de l’emploi pour très longtemps et la population est totalement contrôlée par ceux-ci puisqu’elle n’a aucune connaissance du nucléaire. Elle ne peut pas dire si les centrales nucléaires sont bonnes ou mauvaises. Pour le savoir, il faudra d’autres scientifiques mais encore une fois la population est manipulée parce que les autres scientifiques peuvent bien dire à une population ignorante n’importe quelle bêtise. Aussi, les scientistes sont bien sûrs pour les avancés scientifiques puisque celles-ci sont supposées régler tous leurs problèmes. Mais chaque solution amenée par la science est de plus en plus complexe et de moins en moins compréhensible pour une grande partie de la population, ce qui empire l’effet de manipulation. De plus, les solutions scientifiques sont créées pour amener d’autres problèmes, ainsi ceux qui dirigent les sciences ont plus de pouvoir et plus de contrôle sur la population. Celle-ci n’a d’autre choix, du moins pour les scientistes en faisant partie, que de s’en remettre encore à la science pour régler ces nouveaux problèmes. Seulement, chaque solution amène un nouveau problème, ainsi fonctionne le capitalisme où on cherche le profit individuel, alors les scientistes s’en remettent toujours à la science, ce qui revient à une fuite en avant vers la science.

Il y a aussi un autre immense problème particulièrement important avec le scientisme. Ses pratiquants croient aveuglément à la science mais tentent rarement de la comprendre, s’ils la comprenaient ils ne seraient sûrement pas scientistes. En comparaison, les religieux connaissent une bonne partie de la conception de leur religion, de son histoire et de ses explications sur le monde. Tandis que les scientistes, même ceux qui sont scientifiques, connaissent à peine comment la science explique le monde qui les entoure. De là le nom de croyance AVEUGLE en la science. Ils n’ont conscience que de quelques inventions de celles-ci, ce qui ne justifie en aucun cas une ignorance aussi poussée. Déjà, si les scientistes cherchaient à connaître davantage ce en quoi ils croient, peut-être que la religion n’existerait pas. S’ils étaient conscients seulement des dégâts que peuvent provoquer la technologie nucléaire ou les dangers importants reliés aux pesticides tout en sachant que la science n’aura jamais de réponse absolue à ces problèmes, alors ceux qui dirigent la science n’auraient peut-être pas autant d’emprise sur certaines populations. Voilà pourquoi l’ignorance est l’un des plus grands problèmes, elle empêche en grande partie la population d’avoir une opinion plus critique de la science, une «opinion» philosophique.

Comme les recherches doivent être rentables, elles sont orientées vers l’utile. Cette manière de progresser en science peut sembler normale mais elle est loin d’être intelligente. Beaucoup des premières théories scientifiques n’étaient pas reliées directement au monde qui nous entoure mais ce sont ces théories qui ont permis à la science de progresser pour ensuite nous permettre de lier les idées scientifiques à la réalité et de créer bien des inventions et des techniques. Si nous nous dirigeons dans les recherches seulement vers ce qui nous semble utile, nous limitons énormément la base même de la science, c'est-à-dire comprendre objectivement le monde. De plus, bien des recherches qui nous semblent inutiles pourraient se révéler cruciales dans un futur proche, elles nous permettraient peut-être aussi de mieux comprendre les résultats des recherches que nous jugeons utiles. Présentement, on ne juge pas l’environnement d’utile, il y a donc très peu de recherches pour comprendre les impacts que nous avons sur elle et comment diminuer les effets néfastes de ceux-ci. Diriger les recherches vers l’utile nous amène donc dans une plus grande ignorance du monde tout en nous permettant de le détruire.

Comme je l’ai expliqué plus tôt, ce sont les investisseurs qui dirigent la science. Dans la plupart des pays industrialisés et particulièrement les Etats-Unis, l’armée finance une bonne partie des recherches. Elles sont donc souvent dirigées pour créer de nouvelles armes ou pour améliorer les capacités de l’armée. Le budget militaire est si important en science que certains vont même jusqu’à dire que l’armée dirige la science. Cette remarque peut paraître exagérée mais elle représente très bien la réalité. L’armée dirige une si grande partie des sciences, particulièrement les sciences pures, qu’elle devient le principal investisseur et est à la source de la plupart des recherches ou des développements en science. En sachant les buts des militaires, il semble évident que les sciences ne sont pas orientées pour l’humanité. Pourtant les scientistes aident ce développement qui va à l’encontre du bien de notre espèce.

Finalement, j’ai montré que le scientisme est un danger pour l’humanité. L’ignorance qu’elle amène permet une manipulation facile des populations. Tout cela en grande partie parce que la science n’est pas parfaite, elle est dirigée vers l’utile et contrôlée par ses investisseurs qui cherchent la rentabilité. L’armée, l’organisation qui va le plus à l’encontre de la paix, dirige une bonne partie des recherches scientifiques dans le but de tuer.

Philosophiquement et pour le bien de tous, le scientisme est à éviter à tout prix car les conséquences de celui-ci peuvent être catastrophiques. La science aussi nécessite bien des changements et pour cela c’est le fonctionnement même de notre société qui doit être transformé.

OGM : bienfait ou destruction?

Les nouvelles technologies permettent à l’espèce humaine de repousser l’étendu de son action sur son environnement. En ce début du 21ème siècle, le capitalisme défonce toutes les barrières gouvernementales. Ce phénomène, amplifié par la mondialisation, est directement relié aux OGM, c'est-à-dire aux organismes génétiquement modifiés.
Étant donné leurs impacts, qu’ils soient positifs ou négatifs, doit-on permettre l’utilisation des OGM en agriculture?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de comprendre ce qu’est un OGM, de connaître ses impacts sur l’environnement et les espèces vivantes et de voir dans quel contexte il est présentement utilisé.

En premier lieu, un organisme génétiquement modifié, comme l’indique le nom, est un organisme qui a subit des modification de par sa génétique. Cette modification se fait en remplaçant, en enlevant ou en ajoutant un ou des gènes. Un gène amène la formation d’une protéine spécifique qui peut, par exemple, déterminer la couleur de la peau ou des cheveux, entraîner une croissance lente ou rapide ou bien amener la formation de phéromones attirant le sexe opposé… (Normalement) En modifiant ou en rajoutant un gène, on rajoute une fonction au corps et cela dans les limites de la génétique, qui est assez étendue. Ainsi, on peut fabriquer une carotte dont la couleur est verte ou un chien qui aurait un pis de vache. Éventuellement, on pourrait rendre l’animal domestique plus intelligent. Après tout, d’après la population en générale, les chiens intelligents sont bien plus intéressants que les chiens stupides.

Toutefois, il ne faut pas voir les OGM comme la solution à tous les problèmes. En effet, pour en obtenir, on modifie la base même de la vie sur terre, qui a pris des milliards d’années avant d’atteindre son stade actuel. Un gène a souvent plusieurs fonctions, si on le remplace, il est possible que certaines fonctions disparaissent et que d’autres apparaissent. Par exemple, en modifiant la couleur d’une carotte par la génétique, il est possible que, sans le vouloir, on change ses valeurs nutritives, la carotte pourrait devenir sucré ou amer. Hors, cela pourrait poser un problème, puisque dans sa longue évolution l’homme s’est adapté à son environnement à aux produits qu’il consommait. De la sorte que nous sommes habitué à consommer sans cesse les mêmes sortes protéines, de glucides, de lipides et de bactéries. Seulement, dans les OGM, on crée des protéines qui n’ont jamais existé auparavant et cela peut avoir un impact direct sur les êtres humains et indirectement par la transformation et l’adaptation aux OGM de certains organismes que nous consommons. Par exemple, des protéines dont l’être humain ne reconnaît pas peuvent entraîner des allergie, des modifications hormonales et d’autres troubles qui peuvent causer des problèmes de santé. Cette connaissance des problèmes que peuvent causer les OGM est nécessaire pour bien savoir si son utilisation en agriculture est adéquate.

Plus près de la réalité, on utilise souvent les OGM en agriculture pour augmenter les rendements. Il y a pourtant peu d’études portant sur les impacts des OGM sur l’environnement et les êtres vivants. Toutes celles qui portent sur la santé sont unanimes sur les OGM, ceux-ci présentent toujours des effets négatifs. Par exemple, la revue le monde diplomatique a présenté certains résultats d’un test effectué avec le maïs Monsanto 863. « Les tests de toxicologie (obligatoires) ont montré que les rats nourris avec cette variété ont développé des anomalies dans leurs organes internes (reins plus petits) et des changements dans leur composition sanguine[1]. » Les rats ne sont pas très éloignés de nous au niveau génétique, ils ont d’ailleurs tous les mêmes organes que les êtres humains et les différences sont minimes au niveau cellulaire. Pourtant, ce maïs a été accepté en agriculture et nous devons tous en manger fréquemment puisqu’il se trouve dans bien des produits transformés.

D’un autre côté, la biodiversité est fortement touchée par l’utilisation des OGM. En effet, au lieu d’utiliser des espèces variées de plantes ou d’animaux, ceux qui utilisent les OGM ne font appels qu’à une seule variété (modifié génétiquement) qui souvent ne pourrait pas même survivre dans la nature. Il est présentement impossible de prédire les effets de l’apparition de nouvelles espèces provenant d’un mélange entre une plante ou un animal modifié génétiquement et une plante ou un animal normal. Certaines bactéries, qui s’adaptent très rapidement à leur environnement vont mutées pour s’intégrer à ce nouvel environnement génétique. Les êtres humains, dont l’adaptation génétique est extrêmement lente, pourraient bien avoir à faire face à des organismes apocalyptiques! Donc, les OGM tels qu’on les connaît actuellement sont loin d’être bénéfique pour notre santé et notre environnement.

Avant tout, il faut considérer notre société actuelle pour décider du bienfait ou non de l’utilisation des OGM en agriculture. Le capitalisme est aujourd’hui un fondement de notre système, il entraîne avec lui; la recherche du profit, l’individualisation et conséquemment la mondialisation. La mondialisation dans le sens où tous sont obligés de suivre les lois des multinationales, souvent par le biais de l’organisation mondiale du commerce, car pour survivre, l’exportation et l’importation sont essentielles. Cela oblige aussi les pays, surtout les plus pauvres, à accepter presque n’importe quel produit pour pouvoir se faire une place miniature à côté des géantes multinationales. Puisque l’agriculture concerne l’industrie privée avant tout, les OGM sont produits par des entreprises privées. Dont, il faut le souligner, le but premier est de maximiser les profits. Les tests de qualités des produits sont donc minimums. C’est idée est même appuyé par la revue le monde diplomatique : « Parallèlement à ce processus d’autocritique – le plus discret possible, cela va sans dire -, de nombreuses variétés transgéniques ont été et sont toujours autorisées, parfois dans des conditions inquiétantes[2]. » Les études privées sur la prévention demeurent tellement bâclées que les produits sont acceptés en agriculture. D’ailleurs cela risque de faire comme avec les pesticides, quand des groupes de recherches gouvernementaux auront prouvés hors de tout doute la toxicité d’un OGM, il ne sera interdit que dans quelques pays. Souvent, les pays les plus pauvres utiliseront encore l’OGM toxique pendant bien des années. Une entreprise à but lucratif n’est pas un être humain, elle agit sans scrupule, même si des millions de personnes en souffre. En effet, ceux qui dirigent l’entreprise doivent maximiser les profits des propriétaires, sinon ils sont renvoyés. Il n’y a actuellement personne qui puisse connaître les impacts à long terme de l’utilisation d’OGM en agriculture, une catastrophe nous attend peut-être et les recherches sérieuses faites sur le sujet tendent davantage vers cette idée que vers un celle d’un monde merveilleux. Il y a de toute évidence quelques protestations qui apparaissent, mais la plupart d’entre elles se font écraser à la naissance. L’armé d’avocat des compagnies fabriquant des OGM se bat pour écraser tous les ennemis de la prospérité de l’entreprise.

Finalement, selon la situation des sociétés actuelles, les expériences faites sur les OGM et la base théorique de ceux-ci, il est évident que leurs utilisations ne devraient pas avoir lieu en agriculture. Bien sûr, il ne s’agit pas ici d’un rejet total des OGM, les recherches et les modifications sur la génétique peuvent être intéressantes, peut-être même inévitable avec l’avenir qui attend l’espèce humaine, seulement leur utilisation en agriculture est beaucoup trop précoce. L’homme joue avec le feu de la vie et il risque bien de se brûler à mort.



[1] ALI BRAC DE LA PERRIÈRE, Robert et PRAT, Frédéric. « Risques de contamination dans les campagnes : les transnationales mettent le vivant en coupe réglée », Monde diplomatique, no 625 (avril 2006), p.20-21.

[2] BERNIER, Aurélien. « La poudre aux yeux de l’évaluation des OGM : sous le regard des multinationales », Monde diplomatique, no 632 (novembre 2006), p.26.