OGM : bienfait ou destruction?

Les nouvelles technologies permettent à l’espèce humaine de repousser l’étendu de son action sur son environnement. En ce début du 21ème siècle, le capitalisme défonce toutes les barrières gouvernementales. Ce phénomène, amplifié par la mondialisation, est directement relié aux OGM, c'est-à-dire aux organismes génétiquement modifiés.
Étant donné leurs impacts, qu’ils soient positifs ou négatifs, doit-on permettre l’utilisation des OGM en agriculture?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de comprendre ce qu’est un OGM, de connaître ses impacts sur l’environnement et les espèces vivantes et de voir dans quel contexte il est présentement utilisé.

En premier lieu, un organisme génétiquement modifié, comme l’indique le nom, est un organisme qui a subit des modification de par sa génétique. Cette modification se fait en remplaçant, en enlevant ou en ajoutant un ou des gènes. Un gène amène la formation d’une protéine spécifique qui peut, par exemple, déterminer la couleur de la peau ou des cheveux, entraîner une croissance lente ou rapide ou bien amener la formation de phéromones attirant le sexe opposé… (Normalement) En modifiant ou en rajoutant un gène, on rajoute une fonction au corps et cela dans les limites de la génétique, qui est assez étendue. Ainsi, on peut fabriquer une carotte dont la couleur est verte ou un chien qui aurait un pis de vache. Éventuellement, on pourrait rendre l’animal domestique plus intelligent. Après tout, d’après la population en générale, les chiens intelligents sont bien plus intéressants que les chiens stupides.

Toutefois, il ne faut pas voir les OGM comme la solution à tous les problèmes. En effet, pour en obtenir, on modifie la base même de la vie sur terre, qui a pris des milliards d’années avant d’atteindre son stade actuel. Un gène a souvent plusieurs fonctions, si on le remplace, il est possible que certaines fonctions disparaissent et que d’autres apparaissent. Par exemple, en modifiant la couleur d’une carotte par la génétique, il est possible que, sans le vouloir, on change ses valeurs nutritives, la carotte pourrait devenir sucré ou amer. Hors, cela pourrait poser un problème, puisque dans sa longue évolution l’homme s’est adapté à son environnement à aux produits qu’il consommait. De la sorte que nous sommes habitué à consommer sans cesse les mêmes sortes protéines, de glucides, de lipides et de bactéries. Seulement, dans les OGM, on crée des protéines qui n’ont jamais existé auparavant et cela peut avoir un impact direct sur les êtres humains et indirectement par la transformation et l’adaptation aux OGM de certains organismes que nous consommons. Par exemple, des protéines dont l’être humain ne reconnaît pas peuvent entraîner des allergie, des modifications hormonales et d’autres troubles qui peuvent causer des problèmes de santé. Cette connaissance des problèmes que peuvent causer les OGM est nécessaire pour bien savoir si son utilisation en agriculture est adéquate.

Plus près de la réalité, on utilise souvent les OGM en agriculture pour augmenter les rendements. Il y a pourtant peu d’études portant sur les impacts des OGM sur l’environnement et les êtres vivants. Toutes celles qui portent sur la santé sont unanimes sur les OGM, ceux-ci présentent toujours des effets négatifs. Par exemple, la revue le monde diplomatique a présenté certains résultats d’un test effectué avec le maïs Monsanto 863. « Les tests de toxicologie (obligatoires) ont montré que les rats nourris avec cette variété ont développé des anomalies dans leurs organes internes (reins plus petits) et des changements dans leur composition sanguine[1]. » Les rats ne sont pas très éloignés de nous au niveau génétique, ils ont d’ailleurs tous les mêmes organes que les êtres humains et les différences sont minimes au niveau cellulaire. Pourtant, ce maïs a été accepté en agriculture et nous devons tous en manger fréquemment puisqu’il se trouve dans bien des produits transformés.

D’un autre côté, la biodiversité est fortement touchée par l’utilisation des OGM. En effet, au lieu d’utiliser des espèces variées de plantes ou d’animaux, ceux qui utilisent les OGM ne font appels qu’à une seule variété (modifié génétiquement) qui souvent ne pourrait pas même survivre dans la nature. Il est présentement impossible de prédire les effets de l’apparition de nouvelles espèces provenant d’un mélange entre une plante ou un animal modifié génétiquement et une plante ou un animal normal. Certaines bactéries, qui s’adaptent très rapidement à leur environnement vont mutées pour s’intégrer à ce nouvel environnement génétique. Les êtres humains, dont l’adaptation génétique est extrêmement lente, pourraient bien avoir à faire face à des organismes apocalyptiques! Donc, les OGM tels qu’on les connaît actuellement sont loin d’être bénéfique pour notre santé et notre environnement.

Avant tout, il faut considérer notre société actuelle pour décider du bienfait ou non de l’utilisation des OGM en agriculture. Le capitalisme est aujourd’hui un fondement de notre système, il entraîne avec lui; la recherche du profit, l’individualisation et conséquemment la mondialisation. La mondialisation dans le sens où tous sont obligés de suivre les lois des multinationales, souvent par le biais de l’organisation mondiale du commerce, car pour survivre, l’exportation et l’importation sont essentielles. Cela oblige aussi les pays, surtout les plus pauvres, à accepter presque n’importe quel produit pour pouvoir se faire une place miniature à côté des géantes multinationales. Puisque l’agriculture concerne l’industrie privée avant tout, les OGM sont produits par des entreprises privées. Dont, il faut le souligner, le but premier est de maximiser les profits. Les tests de qualités des produits sont donc minimums. C’est idée est même appuyé par la revue le monde diplomatique : « Parallèlement à ce processus d’autocritique – le plus discret possible, cela va sans dire -, de nombreuses variétés transgéniques ont été et sont toujours autorisées, parfois dans des conditions inquiétantes[2]. » Les études privées sur la prévention demeurent tellement bâclées que les produits sont acceptés en agriculture. D’ailleurs cela risque de faire comme avec les pesticides, quand des groupes de recherches gouvernementaux auront prouvés hors de tout doute la toxicité d’un OGM, il ne sera interdit que dans quelques pays. Souvent, les pays les plus pauvres utiliseront encore l’OGM toxique pendant bien des années. Une entreprise à but lucratif n’est pas un être humain, elle agit sans scrupule, même si des millions de personnes en souffre. En effet, ceux qui dirigent l’entreprise doivent maximiser les profits des propriétaires, sinon ils sont renvoyés. Il n’y a actuellement personne qui puisse connaître les impacts à long terme de l’utilisation d’OGM en agriculture, une catastrophe nous attend peut-être et les recherches sérieuses faites sur le sujet tendent davantage vers cette idée que vers un celle d’un monde merveilleux. Il y a de toute évidence quelques protestations qui apparaissent, mais la plupart d’entre elles se font écraser à la naissance. L’armé d’avocat des compagnies fabriquant des OGM se bat pour écraser tous les ennemis de la prospérité de l’entreprise.

Finalement, selon la situation des sociétés actuelles, les expériences faites sur les OGM et la base théorique de ceux-ci, il est évident que leurs utilisations ne devraient pas avoir lieu en agriculture. Bien sûr, il ne s’agit pas ici d’un rejet total des OGM, les recherches et les modifications sur la génétique peuvent être intéressantes, peut-être même inévitable avec l’avenir qui attend l’espèce humaine, seulement leur utilisation en agriculture est beaucoup trop précoce. L’homme joue avec le feu de la vie et il risque bien de se brûler à mort.



[1] ALI BRAC DE LA PERRIÈRE, Robert et PRAT, Frédéric. « Risques de contamination dans les campagnes : les transnationales mettent le vivant en coupe réglée », Monde diplomatique, no 625 (avril 2006), p.20-21.

[2] BERNIER, Aurélien. « La poudre aux yeux de l’évaluation des OGM : sous le regard des multinationales », Monde diplomatique, no 632 (novembre 2006), p.26.