Être Humain, qui es-tu?

Se promenant sur le bord d’un lac, l’homme observe ce milieu qu’il comprend dans les moindres détails et dont il est capable de prédire l’évolution. Puis, examinant son reflet sur l’eau, il réalise qu’une question fondamentale, qui ébranle toutes ses connaissances et ses croyances, demeure sans réponse. Qui suis-je ? Qu’est-ce que l’être humain ?

Selon Reeves, l’univers était complètement chaotique. Dans ce désordre est né un être unique, l’humain. Celui-ci s’est établi à ses débuts comme le fils d’une puissance supérieur et son destin était déjà tracé. Il a par la suite, grâce à diverses connaissances scientifiques, réalisé que ses premières idées sur lui-même étaient fausses. Au bout du compte, c’est la complexité de l’être humain dans l’infini chaos de l’univers qui le rend unique.
Jacquard nous présente l’humain comme le résultat d’une longue évolution, à la fois biologique et culturelle. Nos faiblesses innées sont complémentaires à nos grandes capacités d’apprentissage et à notre compréhension de notre milieu. Finalement, Jacquard montre que l’être humain demeure le seul objet capable de réaliser un projet dans un laps de temps.
Clarke et Texier dénotent que l’on retrouve d’importantes similitudes entres les animaux et les êtres humains. Nos particularités spécifiques en tant qu’être humain seraient davantage reliées à notre capacité d’inventer, à la conscience de notre environnement et tout particulièrement à notre culture.
Selon Freud, une grande part de la psyché humaine réside dans l’inconscient. Cette partie de nous-même comprend de nombreux événements refoulés et/ou marquants. L’inconscient dirige notre manière d’être et d’agir. La partie consciente de notre esprit étant ou devenant alors une marionnette contrôlée par une force au-delà de la compréhension humaine.
L’existentialisme, proposé par Sartre et Camus, amène l’idée que l’être humain se crée lui-même par les choix qu’il fait et qu’il n’existe aucune destinée façonnant sa vie. Nous sommes des êtres libres et responsables de nos actes et les choix qui construisent nos vies deviennent alors extrêmement importants.
Le déterminisme, comme l’explique Laborit, illustre que toute chose dans l’univers découle d’une ou plusieurs causes observables. Même si l’être humain est d’une complexité inouïe, il est constamment façonné, modelé par sa biologie et sa culture. Selon Laborit, si l’on comprend tout de quelqu’un et de son milieu, il nous est possible de prédire son avenir.

Reeves explique que la conception que l’être humain se fait de lui-même a évolué aux travers les âges. Cette évolution semble directement reliée à sa culture. Clarke et Texier définissent l’unicité de l’humain de part sa culture et l’évolution de cette dernière. Laborit explique que l’un des principaux déterminant est la culture. Il écrit que les actions humaines sont parmi les plus difficilement compréhensibles et cela à cause de la complexité de ce que nous sommes. Reeves conclue que l’être humain est unique de part son étonnante complexité. Ce dernier compare la période d’évolution de l’être humain par rapport à celle de l’univers. Sa ténuité n’a d’égale que sa complexité. Comme le décrivent Clarke et Texier, ce qu’est l’humain dérive principalement de sa culture et elle le différencie de l’évolution biologique normale. Laborit montre que l’influence culturelle aurait en grande partie façonnée les êtres humains tout au long de leur histoire.

Les conceptions de l’être humain de ces auteurs, bien que très différentes, se complètent. Nous sommes donc nés dans l’infini chaos de l’univers mais notre complexité nous en distingue. Notre intelligence créatrice nous a permis de créer une culture ou plutôt des cultures, évoluant aux travers les âges et qui nous différencient des animaux. Cette nouvelle évolution, différente de celle de l’univers et du monde biologique reste spécifique à l’humain. De plus, elle demeure dans le temps, beaucoup plus rapide que ses deux précédentes. Cette même culture est un déterminant essentiel à tout être humain, elle nous façonne et explique en grande partie notre comportement face à toute situation.
L’intelligence qui nous permet d’évoluer culturellement demeure également un outil pour comprendre nos déterminants et ceux de l’univers. Ainsi, nous avons la possibilité de comprendre ce qui nous dirige et d’agir en conséquence. Mais encore, ces actions proviennent d’une biologie et d’une culture qui nous autorisent une conscience relative. Même les changements de ce que nous sommes et ce que nous faisons venant de l’idée que notre conscience est déterminée, demeurent déterminés. Car toutes les actions humaines proviennent de causes observables et compréhensibles, soit biologiques, soit culturelles. Alors même avec notre intelligence si particulière, nous sommes perpétuellement pris au piège par ce qui nous détermine. Ces déterminants découlent de causes qui s’échelonnent depuis le début des temps. En d’autres mots, nous sommes la résultante inévitable de l’espace-temps. Toutefois, l’être humain possède une caractéristique unique face à l’infini de ce monde, il détient le pouvoir de prendre conscience de cet état qui fait de lui ce qu’il est. Il nous est donc possible de ne pas stagner du fait que nous sommes déterminés, de prendre conscience du résultat que nous sommes et de continuer à contribuer au développement universel.

Finalement, différentes conceptions de l’être humain viennent d’être exposées, trois d’entre elles ont été comparées et critiquées. Ceci a permis de prendre position et d’affirmer que nous, humains, sommes la résultante complexe, déterminée et inévitable de l’univers, et cela même, si pris individuellement.
Nos connaissances culturelles et scientifiques nous permettent de comprendre partiellement ce que nous sommes. Une réévaluation de notre identité deviendrait essentielle lors de changements culturels ou scientifiques importants.